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Ma vieille « amie » l’anxiété et ses symptômes…

Dès le réveil, cette sensation de serrement dans ma poitrine…

Une vieille « amie » blessée que je reconnais instantanément : l’anxiété…

Sans raison consciente, je me sens tendu et irritable.

J’ai pourtant bien dormi mais elle est là, présente comme à son habitude, avec son discours culpabilisant et inquiétant. Ce matin elle ne me quitte pas.

Je décide de m’assoir sur mon banc de méditation, sans attente… Juste pour l’observer et accueillir le cortège de symptômes, de sensations et d’émotions désagréables qui l’accompagne.

On verra bien où l’acceptation des choses telles qu’elles sont me conduira…

Mais rien n’y fait…

Elle s’installe du côté gauche de ma poitrine, au niveau du poumon, siège d’une vieille tristesse et d’un chagrin passé.

Je sais qu’elle a fait son nid en moi au moment du décès de papa, il y a 40 ans.

Et, depuis… elle me visite régulièrement dans les moments difficiles que je traverse.

C’est comme si la trace laissée par le sentiment d’abandon, sur les sentiers de mon âme d’enfant blessé, pouvait être réactivée dès que je me sens fragile, plus de quelques jours.

Que j’ai fait un profond travail sur moi depuis 30 ans n’y change rien. Que je médite régulièrement depuis des années n’y change rien. Que j’enseigne la pleine conscience et la méditation n’y change rien.

Ou peut-être que si…

Car, en fait, je ne m’identifie plus à elle : je ne dis plus « je suis anxieux » ou « mon anxiété » mais « j’ai ou je ressens de l’anxiété, et elle va passer ».

Je ne la fuis plus, je ne la rejette plus car je sais qu’en la mettant à la porte, elle rentrera plus forte par la fenêtre.

J’ai appris, petit à petit, à reconnaitre ses signaux et à la considérer pour ce qu’elle est… Elle n’est ni « bonne » ni « mauvaise » en soi. C’est une simple messagère. Et son message doit être entendu.

Il fait beau.

Nous décidons, ma compagne et moi, de marcher jusqu’à la rivière, avec nos tambours.

La marche en conscience n’y change rien non plus : les symptômes de l’anxiété restent là, comme des sangsue… suspendues à mes pensées et agrippées à ma poitrine.

Je décide d’être avec ce qui est là, jusqu’au bout de cette marche.

Et puis, enfin assis sur le rocher, je ferme mes yeux et j’ouvre mon attention au lieu. Il est magique. Et j’aime infiniment la présence de l’eau.

J’écoute les bruits environnants : le vent dans les branches, les oiseaux qui gazouillent, le clapotis joyeux sur la berge…

… Et puis aussi le chien qui joue dans les feuilles et branches mortes… Et puis le chant de la rivière qui contourne bruyamment de grosses pierres immobiles, assises dans son lit.

Un instant avant que ma main s’anime, presque d’elle même, je sens que c’est le moment…

Ma mailloche frappe la peau de mon tambour… Le rythme est assez rapide et je le reconnais : c’est celui du traqueur, du guerrier en moi… Il vibre.

Et à chaque impact, je sens le son qui me pénètre plus profondément…

Une vibration, douce et forte à la fois, qui martèle cette oppression qui me tient, la réduisant petit à petit à néant.

Une sensation de légèreté et d’espace prend alors la place de ma vieille amie.

Et le message apparaît, limpide : « tu as le choix. Aie confiance, tes inquiétudes n’existent pas ».

Je souris… à la vie, à la rivière, au tambour, à ma compagne, au chien, à cette anxiété passagère…

Parce que oui !

Oui, j’ai toujours le choix de vivre mes circonstances dans le terreau de la peur ou dans le terreau de l’amour.

Et je sais bien, d’expérience, qu’une fois parvenu à maturité, le fruit qui y pousse n’a pas la même saveur.

Ce matin, en accueillant ma vieille amie l’anxiété, elle a pu me rappeler ce message essentiel : j’ai le choix de cultiver la peur ou l’amour.

Et, quoiqu’en disent certains, j’ai toujours – TOUJOURS – le choix de la façon dont je perçois les épreuves que je traverse.

La question est donc : qu’est-ce que je choisis de cultiver en conscience ?

J’ai fait mon choix.

Et vous ?

 

Jean-Marc Terrel
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